« Être un bon père, ce n’est pas être parfait. C’est être suffisamment bon, suffisamment présent et toujours en apprentissage. » – Donald Winnicott
C’est l’outil que j’aurais aimé avoir à la naissance de mon premier enfant. L’idée ici est de faire gagner du temps, d’aller à l’essentiel, à ce qui compte vraiment, et permettre à tout nouveau papa, d’y voir extrêmement clair sur ce nouveau rôle.
Ce rôle est si important, et pourtant très souvent le nouveau père n’y a jamais été formé. Il se retrouve jeté là sans la moindre seconde d’expérience préalable.
Pourquoi une checklist pour évaluer son rôle de père ?
Peu de pères prennent le temps de s’auto-évaluer dans leur parentalité. Pourtant, selon les recherches en psychologie du développement, la qualité des interactions parent-enfant influence directement la confiance en soi, la sécurité affective et l’épanouissement de l’enfant (Gottman, 2011).
Cette checklist ne vise pas à juger, mais à donner des repères concrets et actionnables pour s’améliorer chaque jour. L’objectif ? Se concentrer sur l’essentiel et identifier les petits ajustements qui feront une grande différence.
La checklist scientifique du bon père
1. Êtes-vous émotionnellement disponible ?
- Vous écoutez activement votre enfant sans interrompre ni minimiser ses émotions.
- Vous validez ses ressentis avant de proposer une solution : « Je comprends que tu sois frustré. »
- Vous êtes capable d’adapter votre réponse émotionnelle sans crier ni vous énerver systématiquement.
- Vous prenez le temps de partager des moments de complicité sans écran ni distraction.
- Vous reconnaissez vos erreurs et savez vous excuser quand cela est nécessaire.
« Un enfant apprend plus de la façon dont vous gérez vos émotions que de vos discours sur la gestion des émotions. » – John Gottman
Ajoutez un point à chaque fois que vous vous reconnaissez dans l’une des 5 déclarations, et notez votre score.
2. Instaurez-vous un cadre clair et bienveillant ?
- Les règles familiales sont explicites, cohérentes et adaptées à son âge.
- Vous appliquez la discipline avec fermeté et bienveillance (sans violence physique ni verbale).
- Vous encouragez les comportements positifs plutôt que de punir systématiquement.
- Vous expliquez toujours le pourquoi des règles, et ne vous contentez pas d’un « parce que c’est comme ça ».
- Vous êtes un modèle de patience et de gestion du stress (ou vous y travaillez !).
« Les enfants testent les limites non pas pour les briser, mais pour s’assurer qu’elles existent. » – Daniel Siegel
Ajoutez un point à chaque fois que vous vous reconnaissez dans l’une des 5 déclarations, et notez votre score.
3. Êtes-vous impliqué dans son quotidien ?
- Vous connaissez ses centres d’intérêt, ses amis, ses matières préférées à l’école.
- Vous participez activement aux tâches quotidiennes : repas, bain, devoirs…
- Vous prenez le temps de discuter avec lui même quand vous êtes fatigué.
- Vous avez au moins un rituel non négociable ensemble (histoire du soir, petit-déjeuner du dimanche, balade hebdomadaire…).
- Vous vous informez régulièrement sur les meilleures pratiques éducatives.
« Les enfants n’ont pas besoin de super-héros. Ils ont besoin de parents impliqués, présents et constants. » – Diana Baumrind
Ajoutez un point à chaque fois que vous vous reconnaissez dans l’une des 5 déclarations, et notez votre score.
4. Favorisez-vous son autonomie et sa confiance en lui ?
- Vous laissez votre enfant prendre des décisions adaptées à son âge.
- Vous l’encouragez à exprimer ses idées sans le juger ou le corriger immédiatement.
- Vous valorisez l’effort plutôt que le résultat final.
- Vous l’aidez à gérer ses erreurs comme des opportunités d’apprentissage.
- Vous évitez les comparaisons toxiques avec d’autres enfants.
« L’autonomie ne s’enseigne pas. Elle se construit dans la confiance que vous lui accordez. » – Maria Montessori
Ajoutez un point à chaque fois que vous vous reconnaissez dans l’une des 5 déclarations, et notez votre score.
5. Prenez-vous soin de vous pour être un père équilibré ?
- Vous prenez du temps pour vous sans culpabiliser.
- Vous entretenez une bonne relation de couple (si vous êtes en couple), car l’ambiance familiale impacte directement l’enfant.
- Vous avez des activités personnelles et des moments de détente.
- Vous savez reconnaître vos propres émotions et limites.
- Vous cherchez du soutien quand vous en avez besoin (ami, coach, psy, livres, podcasts…).
« Un père épuisé et frustré n’est pas un père présent. Il est essentiel de prendre soin de soi pour mieux prendre soin des autres. » – Alain Braconnier
Ajoutez un point à chaque fois que vous vous reconnaissez dans l’une des 5 déclarations, et notez votre score.
Faites la somme des scores que vous avez obtenus dans chacune des 5 sections.
Comment interpréter vos réponses ?
- 20 à 25 : Bravo, vous êtes un père impliqué et équilibré ! Continuez sur cette lancée et affinez ce qui peut encore l’être en vous basant sur les cases que vous n’avez pas encore cochées.
- 15 à 20 : De solides bases, mais il y a encore des ajustements possibles. Félicitations, et continuez le bon boulot.
- 10 à 15 : Vous avez de bonnes intentions, mais quelques habitudes sont à revoir. Identifiez les priorités, les gains faciles que vous pourriez acquérir rapidement et avec moins d’efforts. En tâche de fond, attaquez vous aux chantiers plus conséquents. Les résultats ne tarderont pas à venir.
- Moins de 10 : Ce n’est pas un échec, c’est une prise de conscience ! Commencez par un petit changement aujourd’hui. Une fois la première action en place, vous serez dans la dynamique, et il sera difficile de vous arrêter. La récompense sera la relation avec votre enfant, elle est inestimable. Gardez ça en tête si votre motivation faiblit par moments, et visualisez les moments complices que vous passez avec votre enfant. Souvenez-vous : le père parfait n’existe pas, un père qui progresse et se remet en question, a déjà tous les ingrédients pour exceller dans ce rôle !
L’essentiel à retenir
- Être un bon père, ce n’est pas être parfait, mais être présent.
- La qualité du lien compte plus que la quantité de temps passé ensemble.
- Les règles et le cadre sont essentiels, mais l’écoute et la bienveillance aussi.
- Prendre soin de soi permet d’être un meilleur parent.
Alors, quelles sont les premières actions que vous allez mettre en place ? Dites-moi en commentaire !