Dans 20 ans, votre patron se souviendra-t-il de votre super boulot au second semestre, des heures sup et des sacrifices que vous avez courageusement fait pour attirer son attention ?
#spoiler Probablement pas.
Être un bon père est déjà aujourd’hui plus important pour beaucoup que d’être l’employé du mois ou l’entrepreneur de l’année. Et c’est tant mieux.
Votre enfant, lui, se rappellera toute sa vie des histoires que vous lui lisiez le soir, des sorties aux parc ou à la piscine, des négociations au marchand de journaux, et des découpages dans les catalogues de Noël.
On vit désormais dans un monde qui valorise plus l’humain, les relations, l’amour et les liens, que la montre ou la belle voiture.
Le signe extérieur de richesse se ringardise, et les relations profondes reviennent au premier plan. Dans son accélération vers la folie, une partie du monde reviendrait-elle à la raison ?
De l’homme des cavernes au papa 2.0 : l’évolution de la paternité
Il fut un temps où être un « bon père » se résumait à ramener du gibier et à grogner de temps en temps. Même dans les années 80, c’était encore plutôt simple : un père devait subvenir aux besoins de la famille, sortir la poubelle et, en bonus, apprendre à son fils à faire du vélo.
Mais aujourd’hui, être un bon père, c’est un CDI à temps plein avec des heures sup’ non payées. On ne vous demande plus de nourrir et loger vos enfants. On veut de l’équité avec votre moitié. On veut que vous soyez impliqué, affectueux, patient, et que vous sachiez gérer une crise de larmes en pleine allée de supermarché sans appeler les pompiers.
Le père d’hier : « Je travaille dur, ma famille ne manque de rien. »
Le père de demain : « Ma famille de manque de rien ET je suis là pour ma famille. »
Et ce n’est pas juste une tendance TikTok pour faire pleurer les influenceurs : les études montrent qu’un père impliqué a un impact massif sur le développement émotionnel et social de son enfant. Selon l’Université de Harvard, les enfants dont les pères participent activement à leur éducation ont une meilleure estime d’eux-mêmes, réussissent mieux à l’école et développent une intelligence émotionnelle plus solide. Qui aurait cru qu’un match de foot improvisé ou une discussion sur les Pokémons pouvait booster le QI émotionnel de votre enfant ?
Briser les modèles du passé : pourquoi on doit faire mieux
Soyons honnêtes : la génération de nos pères faisait ce qu’elle pouvait, mais elle n’avait pas tous les outils que nous avons aujourd’hui. « Un homme ça ne pleure pas » et « Parce que c’est comme ça ! » étaient des phrases qui passaient crème en 1995. En 2024 ? Ca sent le ringard à plein nez.
Le père d’hier : « Les émotions, c’est pour les faibles. »
Le père de demain : « Apprends à comprendre et exprimer tes émotions. Et je suis là pour te guider. »
La science est formelle : les enfants élevés dans un environnement où ils peuvent exprimer leurs émotions grandissent plus confiants et équilibrés. Et si nous, les pères, sommes capables de guider nos enfants dans cette direction, nous avons déjà gagné la médaille d’or de la parentalité.
Mais pour cela, il faut casser le moule. Apprendre à écouter plutôt que d’imposer. Expliquer plutôt que d’ordonner. Encourager plutôt que punir. Parce que, oui, un enfant qu’on laisse exprimer ses frustrations et ses joies devient un adulte qui sait gérer les siennes.
Les vraies réussites d’un père… qui ne font pas la une de LinkedIn
Certains veulent devenir PDG, gagner des millions ou décrocher la lune. Très bien. Mais voici quelques accomplissements dont on peut être fiers en attendant les millions :
- Réussir à endormir son enfant sans qu’il réclame un verre d’eau, une autre histoire ou un débat philosophique sur les dinosaures.
- Gérer un caprice au supermarché sans céder et sans avoir envie de s’enfuir au rayon surgelé.
- Se faire traiter de « papa méchant » à 10h… et recevoir un « je t’aime de tout mon coeur » à 10h05.
Le père d’hier : « Un père qui ne joue pas avec ses enfants, ce n’est pas grave. Il doit travailler. »
Le père de demain : « Chaque moment de jeu est une opportunité d’apprentissage, et de renforcer le lien. »
Pourquoi cette réussite dépasse toutes les autres
Dans 30 ans personne ne se souviendra de vos réunions Zoom. Mais votre enfant, lui, se souviendra du temps que vous avez passé avec lui, des valeurs que vous lui avez transmises, et des souvenirs que vous avez créés ensemble.
Et si la vraie réussite, c’était ça ? Si au lieu de juger notre valeur sur notre fiche de paie ou notre titre sur LinkedIn, nous la jugions aux sourires que nous avons créés, aux leçons que nous avons enseignées et à l’amour que nous avons donné ?
Le père d’hier : « Mon travail, c’est de ramener de l’argent. »
Le père de demain : « Mon travail, c’est d’être là, vraiment là. »
Vous ne serez peut-être jamais milliardaire. Je ne crois d’ailleurs pas que ce soit un objectif de vie sain ou souhaitable.
Mais ce que vous valez dans le cœur de votre enfant, son amour, ses calins, et les souvenirs que vous aurez ensemble, valent toutes les richesses du monde.