« J’ai tout tenté. J’ai dit ‘NON’ avec la voix grave de Dark Vador. J’ai tenté le regard sévère, celui qui gèle le sang. J’ai essayé l’explication rationnelle, genre mini TED Talk sur la non-violence. Rien. Mon enfant continue de distribuer des baffes comme s’il s’échauffait pour un combat de MMA. »
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous aussi, vous avez un petit champion du coup de poing express ou de la morsure ninja à la maison. Respirez. Vous n’êtes pas seul. Et surtout, il y a des solutions (qui ne nécessitent pas un exorcisme).
1. Rester calme et éviter les réactions disproportionnées
Quand votre enfant transforme l’aire de jeux en ring de boxe, le premier réflexe est souvent de sur-réagir. Parce que oui, c’est choquant de voir son petit ange se transformer en Mike Tyson.
Pourquoi c’est une erreur ?
Un enfant qui mord ou tape n’est pas un tyran en devenir, il essaie juste d’exprimer un besoin ou une frustration qu’il ne sait pas encore verbaliser. Répondre par la colère ou une punition sévère ne fait que renforcer son stress et son agressivité.
Ce qu’il faut faire :
- Restez calme. Si vous criez, vous lui apprenez juste que la colère se gère… par plus de colère.
- Mettez-vous à sa hauteur, regardez-le dans les yeux et dites une phrase courte et claire : « On ne tape pas. »
- Ne dramatisez pas, mais ne minimisez pas non plus. Il doit comprendre que ce comportement est interdit, mais pas qu’il est « mauvais ».
À dire : « Je ne peux pas te laisser faire ça. Faire mal aux autres, ce n’est pas acceptable. »
2. Expliquer simplement pourquoi ce n’est pas acceptable
« Mais il SAIT que ça fait mal ! »
Oui… et non. Avant 3-4 ans, le cerveau de l’enfant n’a pas encore acquis la capacité de se mettre à la place des autres. Son cortex préfrontal (responsable de la gestion des émotions et de l’empathie) est encore en construction.
Ce qu’il faut faire :
- Mettez des mots sur son émotion. « Tu étais en colère/triste/frustré. »
- Expliquez l’impact de son geste. « Quand tu mords, ça fait mal à l’autre personne. »
- Encouragez une alternative. « Si tu es fâché, tu peux le dire avec des mots. »
À dire : « Je vois que tu es en colère, mais ici, on utilise nos mots, pas nos mains. »
3. Offrir une alternative pour exprimer son émotion
« Ok, je ne dois pas mordre. Mais alors, je fais quoi ? »
C’est exactement la question que votre enfant se pose (sans la formuler). Lui interdire un comportement sans lui donner d’alternative, c’est comme lui dire « ne pense pas à un éléphant rose ».
Ce qu’il faut faire :
- Si c’est une frustration : « Tu peux dire ‘je ne suis pas d’accord’ au lieu de taper. »
- Si c’est un besoin sensoriel (chez les tout-petits) : donnez-lui un anneau de dentition ou un jouet à mâchouiller.
- Si c’est un débordement émotionnel : « Tu peux frapper un coussin au lieu d’une personne. »
À dire : « Si tu es en colère, viens me voir et dis-moi ce qui ne va pas. »
4. Apprendre à réparer (sans forcer les excuses bidon)
« Dis pardon, tout de suite ! »
« Désolé. » (Ton de robot, zéro conviction, regard perdu dans le vide.)
Forcer un enfant à s’excuser ne lui apprend rien, si ce n’est que le pardon est une formalité sociale vide de sens.
Ce qu’il faut faire :
- Proposez-lui de réparer. « Tu veux voir si ton copain va bien ? Lui proposer un câlin ? »
- Valorisez l’effort de compréhension. Il doit apprendre à voir que ses actes ont des conséquences.
À dire : « Quand on fait mal à quelqu’un, on essaie de réparer. »
Ce qu’il ne faut surtout pas faire
- Crier ou punir sévèrement. Il apprend juste que « le plus fort gagne ».
- L’ignorer totalement. Il a besoin d’apprendre à gérer ses émotions, pas à les refouler.
- Le forcer à s’excuser sans comprendre. Un pardon forcé n’a aucun effet éducatif.
- Le ridiculiser. Cela peut créer de la honte toxique, qui ressortira autrement plus tard.
Les phrases utiles à avoir en tête
- « Je vois que tu es fâché. C’est normal. »
- « Tu as le droit d’être en colère, mais on n’a pas le droit de faire mal. »
- « Tu peux dire ce que tu ressens, mais sans taper. »
- « Si tu es frustré, viens me voir et on trouve une solution ensemble. »
Et si ça ne marche pas ?
« J’ai tout essayé, mais mon enfant continue de taper/mordre. Je fais quoi ? »
Rassurez-vous, c’est normal. Changer un comportement prend du temps, de la répétition et de la patience.
Si cela continue :
- Vérifiez le contexte. Fatigue, faim, frustration ?
- Restez constant. Ne changez pas de méthode à chaque crise.
- Observez les déclencheurs. Qui, quand, pourquoi ? Cela vous aidera à anticiper.
- N’attendez pas des résultats immédiats. Un enfant n’intègre pas une leçon en une seule fois.
Ce que votre enfant apprend avec cette approche
- À comprendre et exprimer ses émotions sans violence.
- Que ses sentiments sont légitimes, mais que ses actes doivent être adaptés.
- Que la frustration fait partie de la vie et qu’il peut y faire face autrement.
- Qu’il a un impact sur les autres et qu’il peut réparer ses erreurs.
Et surtout, il apprend que vous êtes là pour l’aider à progresser, pas pour le punir aveuglément.
En conclusion
Gérer un enfant qui mord ou tape sans perdre son calme ni devenir un dictateur, c’est possible. C’est un travail de fond, pas un coup de baguette magique. Mais chaque crise est une opportunité d’apprentissage.
Essayez ces techniques et dites-moi en commentaire : quelle méthode vous semble la plus efficace avec votre enfant ?