“Papa, t’es là… mais t’es pas là.”
La phrase m’a frappé en plein cœur. Un missile balistique lancé par mon fils de 7 ans.
On était en train de jouer aux cartes. Lui, concentré sur son Uno. Moi, une main posée sur mon téléphone, l’autre tenant mes cartes sans vraiment y penser.
“Papa, t’es là… mais t’es pas là.”
J’ai relevé la tête. Ses yeux bruns me fixaient, un peu tristes, un peu frustrés.
Je me suis comme une chaise à trois pieds : on peut s’appuyer dessus, mais ça ne tient pas vraiment.
Le jour où j’ai compris que “être là” ne suffisait pas
Je m’appelle Thomas, 38 ans, père de deux enfants : Léo, 7 ans, et Emma, 4 ans.
Avant cet épisode, j’étais convaincu d’être un bon père. Après tout, je passais du temps avec eux, non ?
Spoiler : non.
Je pensais que la quantité suffisait. Sauf qu’être physiquement présent en scrollant sur son téléphone, en checkant ses mails, en pensant à la réunion de demain, c’est comme offrir une pizza… sans garniture. Techniquement, ça ressemble à une pizza, mais c’est fade, creux, sans saveur.
Alors j’ai testé quelque chose…
Alors j’ai testé quelque chose de simple : consacrer chaque jour 15 minutes de présence totale, sans distraction. Pas une éternité. Juste un quart d’heure où mon fils et moi étions vraiment connectés.
Et le plus fou ? En quelques semaines, j’ai vu la différence :
- Léo me posait plus de questions.
- Il venait plus souvent me chercher pour jouer.
- Il me parlait de son école, de ses copains, de ses petits tracas.
Ce n’est pas la quantité qui compte. C’est l’intensité de l’échange.
Quelles leçons tirer de cette expérience ?
1. L’attention partagée est un faux-semblant.
Regarder son enfant tout en scrollant ses mails, c’est comme essayer de conduire et lire un livre en même temps. Ça ne fonctionne pas. Les neurosciences montrent que notre cerveau ne peut réellement se concentrer que sur une seule chose à la fois (Marois & Ivanoff, 2005).
2. 15 minutes de présence totale ont plus d’impact qu’une journée en demi-présence.
Les recherches en psychologie montrent que les enfants qui reçoivent une attention exclusive de leurs parents développent une meilleure estime d’eux-mêmes et une plus grande sécurité émotionnelle (Gottman, 2011).
3. La parentalité, ce n’est pas du multitasking.
Diana Baumrind, pionnière de la psychologie parentale, a montré que les enfants élevés dans un cadre où l’attention est consciente et engagée développent de meilleures compétences sociales et une plus grande autonomie.

Le chiffre à retenir
15 minutes.
C’est court mais c’est un minimum que chacun d’entre nous peut atteindre pour renforcer le lien parent-enfant chaque jour et qui peut avoir un impact puissant sur votre relation.
Et non : clairement, regarder Peppa Pig ensemble en répondant à un mail ne compte pas.
Le défi de la semaine : 15 minutes, 0 distraction
Cette semaine, essayez chez vous, ça coûte quoi ? 15 minutes de présence totale par jour avec votre enfant :
- Pas de téléphone.
- Pas de multitâche.
- Juste vous et toi, en pleine interaction.
Si ça ne change rien, je rembourse. (Ah non, c’est gratuit.)
À retenir :
- Être présent ≠ Être là physiquement. L’attention de qualité est la clé.
- Le cerveau humain ne sait pas être à deux endroits en même temps. Focus à 100 % ou rien.
- 15 minutes d’échange profond ont plus de valeur que 3h en pilotage automatique.
- C’est facile à tester, sans prise de tête, et ça peut changer une relation.
Vous me dîtes en commentaire si votre enfant l’a remarqué ?