« Un week-end de folie pour rattraper la semaine d’absence ? » Mauvaise idée.
Souvent, on donne beaucoup pour se déculpabiliser d’une absence ou d’un raté, et se rassurer soi-même. Le problème de cette logique, c’est qu’elle est centrée sur nous, et pas sur l’enfant.
Avant d’être père, je pensais qu’on pouvait compenser une absence avec du spectaculaire : une sortie incroyable, des cadeaux, une activité ultra préparée. Que chaque minute de la semaine où je ne serai pas là pouvait être équilibrée par quelques heures « intenses » ensemble.
J’avais tort.
Pourquoi « compenser » ne fonctionne pas ?
1. Un enfant ne fonctionne pas sur un mode transactionnel
Du « donnant-donnant » mal pensé ne fonctionne pas : je m’absente toute la semaine, alors je « donne » du temps de qualité sur le week-end. Mais un enfant ne réfléchit pas en termes de quantité, il réfléchit en connexion.
Ce que dit la science : Une étude de Siegel & Bryson (2012) sur la parentalité consciente montre que les enfants se sentent plus proches de leurs parents grâce à des moments simples et réguliers, plutôt que par des « grands moments » ponctuels.
2. Un programme surchargé ne remplace pas la présence
Vouloir « maximiser » le temps ensemble peut être contre-productif.
Un enfant n’a pas besoin de passer sa journée dans des activités planifiées, il a besoin d’être vraiment avec vous.
J’ai parfois empilé des activités sans comprendre que le plus important était ailleurs : dans l’attention exclusive et les moments de qualité sans distraction.
3. Le stress de vouloir bien faire peut être contre-productif
Quand on pense qu’on fait tout pour un enfant, souvent on se trompe. En réalité, on est souvent en train d’essayer de se rassurer soi-même.
Le stress de « réussir » le week-end parfait, de vouloir prouver qu’on est présent, empêche d’être pleinement là pour l’enfant. Et ça empêche aussi clairement de profiter.
Les 3 changements qui ont tout amélioré
1. Prioriser la régularité plutôt que l’intensité
Plutôt que d’essayer de faire « beaucoup » en peu de temps, on peut commercer à faire peu, mais régulièrement.
- Un appel vidéo de 5 minutes tous les soirs avant le coucher en cas d’absence.
- Un message vocal chaque matin.
- Une routine du dimanche matin inamovible (même simple, comme un petit-déjeuner ensemble).
La constance vaut plus que le spectaculaire.
2. Remplacer la performance par l’attention totale
On peut remplacer la surenchère d’activités par une règle simple : être 100% présent quand on est avec son enfant.
- 0 téléphone.
- 0 multitasking.
- 100% focus sur l’instant.
15 minutes de vraie connexion valent mieux que 3 heures en « pilotage automatique ».
3. Réduire les activités, augmenter la qualité
J’ai arrêté de remplir notre agenda et j’ai laissé du vide. Parce que ce sont souvent les moments les plus simples qui restent en mémoire.
- Faire un tour de vélo.
- Imaginer une histoire et faire un mini livre pour l’illustrer.
- Préparer un gâteau ensemble.
- Raconter une histoire dans le noir avec une lampe torche.
- Juste parler, choisir des jeux de société, des Lego. Sans programme en fait.
Conclusion : la présence ne se compense pas, elle se construit
Ce n’est pas le nombre d’activités qui compte. Ni la grandeur des moments.
Ce qui reste, c’est la régularité et la connexion réelle. La constance d’une présence totale et dédiée à l’enfant.
Dites-moi en commentaire : avez-vous déjà ressenti ce besoin de « compenser » votre absence ? Comment avez-vous trouvé un équilibre ?