L’appel du chaos : un soir comme les autres
À ce moment-là, j’étais persuadé que mon fils était provocateur, et que c’était comme ça, je devais l’accepter.
Il se roulait par terre dans le salon, hurlait pour une obscure histoire de chaussettes mal assorties, pendant que je sentais monter en moi l’exaspération. Mon cerveau était en mode alerte rouge, prêt à riposter : « Maintenant ça suffit ! » Mais au fond, je savais que c’était inutile. On était pris dans une boucle infernale.
J’étais ce père qui pensait que poser des limites passait par des injonctions fermes. Que montrer son autorité signifiait hausser la voix. Jusqu’au jour où une pensée m’a frappé : et si j’étais le problème ?
Et si j’étais le problème ?
J’ai commencé à lire et à chercher des infos sur la gestion des émotions des enfants. J’ai commencé à expérimenter avec la « validation émotionnelle ». J’ai compris que les gamins n’étaient pas programmés pour réguler seuls leurs frustrations. Que leur petit cerveau limbique, encore en construction, était une boule de feu ingérable si nous, adultes, ne les aidions pas à mettre des mots sur ce qu’ils ressentaient.
J’ai enchaîné avec quelques lectures sur les neurosciences. J’ai compris que ce qui était logique pour moi, n’était pas efficace. Et puis je suis tombé sur cette phrase qui a changé ma vision des choses :
« Un enfant qui crie est un enfant qui demande de l’aide, pas un enfant qui provoque. »
L’initiation : appliquer la « formule magique »
Décidé à ne plus être un général d’armée face à un mini-résistant, j’ai testé une stratégie différente. J’ai testé différentes choses pour finalement arriver à celle qui m’allait le mieux, j’en ai déjà parlé sur ce site.
Je vous ai donné ma formule magique dans un article dédié (allez voir ici pour comprendre pourquoi c’est magique en cas de crise de votre enfant). En bref :
- Validation émotionnelle : « Tu es très en colère parce que tu voulais une glace et que je t’ai dit non, c’est ça ? »
- Description d’une situation idéale : « Toi, tu aurais voulu qu’on mange des glaces toute la journée, hein ? »
- Projection vers une solution : « Ce soir, on peut prévoir un dessert ensemble. Tu veux m’aider à choisir ? »
C’était presque magique. Il s’est arrêté, m’a regardé, a reniflé, puis a simplement hoché la tête. Pas de cris. Pas de lutte de pouvoir. Juste un enfant qui se sent compris.
Le retour à la maison : un changement réel et durable
J’ai appliqué cette méthode pendant plusieurs semaines, et peu à peu, les crises ont diminué. Moins d’explosions, plus de dialogues. Mon fils, qui était une bombe à retardement à la moindre contrariété, a commencé à verbaliser ses émotions.
De mon côté, le changement était radical. En gérant mieux mes propres réactions, j’avais changé la manière dont mon fils gérait les siennes.
Pourquoi ça marche ? La science derrière ce changement
Les neurosciences expliquent parfaitement ce phénomène :
- Les neurones miroirs : les enfants imitent leurs parents. Si nous gérons nos émotions avec calme, ils apprennent à faire de même.
- L’apprentissage social : un enfant se construit par l’observation. Si son modèle réagit aux conflits par le dialogue plutôt que par la confrontation, il adoptera ces mêmes réflexes.
- La validation émotionnelle : nommer et accueillir une émotion aide l’enfant à activer son cortex préfrontal, la zone du cerveau responsable du raisonnement et de la régulation.
Conclusion : vous voulez transformer la relation avec votre enfant ? Commencez par vous transformer vous-même
Évidemment, tout n’est pas parfait. Mon fils a encore ses moments de frustration. Mais la différence, c’est que maintenant, il sait qu’il peut exprimer ses émotions autrement que par des cris.
A partir du moment où j’ai changé ma manière de gérer MON stress, les crises, la pression que JE ressens, comme par magie, mon enfant s’est mis à faire de même.
Alors à tous les parents qui se sentent épuisés, qui ont l’impression d’être coincés dans un cycle sans fin de crises et de colères : essayez de changer votre propre manière de réagir, et vous verrez votre enfant changer à son tour.
Et si vous avez testé cette approche, racontez-moi en commentaire : quel a été votre déclic ?