« Suis-je un bon père ? »
Cette question, je me la pose en permanence. Je ne suis pas le seul, et vous n’êtes pas seul ! Le doute, le syndrome de l’imposteur, les questions, l’autocritique, ce sont des passages obligés dans le cheminement.
On n’est pas un bon père le jour de la naissance de son enfant. On devient un bon père. Et le doute et la remise en question sont un passage obligé pour avancer. Mais l’automutilation doit être évitée à tout prix…
Le poids invisible du doute
Quand on devient père, on doit tout apprendre : couches, biberons, sommeil, principes d’éducation, gestion des colères, équilibre travail-famille… Mais on ne nous dit pas que le doute s’infiltrera partout.
J’ai voulu être un père exemplaire. Présent. Engagé. Patient.
Mais très vite, la réalité m’a rattrapé :
- Chaque crise de mon enfant me faisait remettre en question ma manière de réagir.
- Chaque conseil contradictoire me donnait l’impression de ne jamais faire assez bien.
- Chaque moment où j’avais besoin de souffler me faisait culpabiliser.
Et à force d’accumuler ces micro-doutes, je me suis retrouvé à me juger en permanence.
Accepter le doute comme une preuve d’amour
Ce jour-là, j’ai décidé de changer ma vision du doute.
Et si ce n’était pas un ennemi à éliminer, mais un signal à écouter ? Un indicateur ?
Un père qui doute, c’est un père qui se pose des questions.
Un père qui se pose des questions, c’est un père qui veut bien faire.
Et un père qui veut bien faire, c’est souvent un père qui avance.
Alors j’ai testé trois clés simples pour ne plus laisser ce doute me ronger :
Nommer mon doute. Au lieu de me dire « je n’ai pas été à la hauteur », j’ai appris à être précis : « Ai-je bien réagi quand il a fait cette crise ? »
Me baser sur les faits. Pas sur mon ressenti. « Est-ce que mon fils manque d’attention ? » Si la réponse est non, alors pourquoi culpabiliser ?
Faire un bilan honnête. Qu’est-ce que j’ai bien fait aujourd’hui ? Qu’est-ce que je peux améliorer demain ?
Ne pas confondre remise en question et auto-sabotage
Le problème du doute, ce n’est pas qu’il existe. C’est qu’il peut devenir une spirale.
J’ai appris que se remettre en question est sain, mais se flageller est destructeur.
Douter, c’est réfléchir à la meilleure manière d’être là pour son enfant.
Se juger, c’est se mettre une pression inutile qui ne profite à personne.
Alors j’ai décidé d’être plus indulgent avec moi-même.
Parce qu’un enfant n’a pas besoin d’un père parfait. Il a besoin d’un père qui apprend, et corrige.
La leçon que je retiens aujourd’hui
- Le doute ne prouve pas que je suis en échec. Il prouve que je suis impliqué.
- Clarifier mon doute au lieu de le subir permet d’être dans le concret, et de chercher des solutions.
- Le perfectionnisme est l’ennemi de la confiance. Le père parfait n’existe pas.
- Votre enfant ne vous demande pas d’être infaillible, mais d’être là.
Le doute ne disparait jamais. Mais l’aborder de manière positive, concrète, « orientée solutions », m’a beaucoup aidé à ne plus culpabiliser, et à grandir en tant que papa.
Et vous, quel est le doute qui vous suit en ce moment ?